Amiral Gestion - Le point de vue des gérants : L'explosion de l'économie numérique ne concerne pas que les US !

25/11/2020 - source : Patrimoine 24

Le secteur des entreprises de services numériques (ESN) a été historiquement très fertile en idées pour Amiral Gestion en Europe et nous transposons notre savoirfaire en Asie. Notre engouement pour ce thème s’illustre par deux tendances.

Par construction, les systèmes d'informations, les processus des entreprises, les pratiques en vigueur dans les pays les plus émergents ne sont pas aussi établis qu'en Europe ou en Amérique du Nord. Il est ainsi beaucoup plus facile de les faire évoluer et d'adopter de nouvelles solutions. De plus, le niveau de compétences des employés est globalement très bon, ce qui renforce leur capacité d'exportation pour nombre de sociétés que nous suivons. Si le savoir-faire indien dans ce secteur est reconnu mondialement depuis longtemps, nous pouvons aussi citer le Vietnam ou la Thaïlande.

Cependant, le Japon est une des cibles d'investissement que nous favorisons depuis plusieurs années. Alors que le pays doit relever un défi important avec le vieillissement de sa population et la productivité qui en découle, la transformation numérique apparaît pour beaucoup comme la solution miracle. On pourrait penser que le Japon a embrassé cette révolution depuis longtemps, mais la réalité témoigne du chemin que le pays doit encore parcourir pour devenir en pointe sur ce sujet. Les exemples sont nombreux, en voici deux très explicites, et très pratiques :la plupart des démarches administratives, telle que la réalisation d'une transaction immobilière, nécessitent encore d’apposer manuellement un sceau appelé « Hanko », ce qui n'a pas été sans poser de problème lors du confinement du printemps 2020 et apparaît aujourd'hui dépassé au regard des nouvelles pratiques en termes de distanciation sociale ; nous pouvons également citer le fait que, dans les hôtels, les registres clients se remplissent encore manuellement.

La bonne nouvelle est que le gouvernement Suga, récemment formé, a fait de la numérisation du pays un des axes majeurs de sa politique. Il a déjà annoncé que 90% des « Hankos » pourraient ainsi être supprimés. De plus amples détails sur les mesures concrètes à prendre seront précisés en fin d’année. L'association nationale regroupant les entreprises du numérique estime les économies potentielles à près de 20 milliards d’euros sur les seules procédures administratives. Simplement sur les efforts de transformation envisagés dans l'administration, nous estimons le marché à 8 milliards d’euros. Les besoins des entreprises en équipement de logiciels se rapprochent de 100 milliards d’euros, et l'externalisation pourrait représenter un marché de 30 milliards d’euros. Le potentiel est colossal.

En termes d'investissement, que ce soit au Japon ou dans les zones émergentes, nous pouvons souligner trois caractéristiques principales des sociétés dans lesquelles nous sommes investis. Premièrement, elles dominent leur marché dans une niche particulière. Il en va ainsi de Pro-Ship, société japonaise qui fournit des logiciels de comptabilité permettant de gérer les actifs corporels des entreprises ; difficile de faire plus spécifique !

Deuxièmement, les sociétés que nous apprécions sont de taille modeste ; quelques centaines de millions d'euros de capitalisation boursière, ce qui coïncide fréquemment avec une présence importante du fondateur, ou de l'équipe dirigeante au capital. C’est une configuration que nous apprécions tout particulièrement, car gage de vision à long terme et d’alignement d’intérêts. Par exemple, le fondateur d’Humanica, une société qui détient 60% de parts de marché dans les solutions d'externalisation de la paie en Thaïlande, détient encore 38% du capital.

Enfin, nous constatons régulièrement, en particulier lorsque l'on parle du Japon, des sous-valorisations manifestes. Ainsi, Business Brain Showa-Ota (intégration de logiciels, conseil) s'échange à 6 fois son résultat d'exploitation quand les multiples des pairs européens sont 2 fois supérieurs, et 2 à 3 fois supérieurs en ce qui concerne les Etats-Unis.

Pré-COVID, nous apprécions déjà ce thème de la numérisation de nos environnements professionnels, personnels, et le sujet apparaît maintenant plus que jamais d'actualité.

L’analyse de Louis d’Arvieu et Etienne Guicherd, gérants chez Amiral Gestion

A propos d’Amiral Gestion A propos d’Amiral Gestion Créée en 2003, Amiral Gestion est une société de gestion indépendante détenue par ses salariés. Amiral Gestion s’appuie sur une philosophie de gestion active de conviction pour offrir les meilleures performances sur un horizon de placement long à une clientèle composée d’investisseurs institutionnels, d’investisseurs professionnels (CGP, family offices et banquiers privés) et de particuliers. Amiral Gestion gère à ce jour les 6 fonds Sextant ainsi que plusieurs fonds dédiés à la clientèle institutionnelle. La société de gestion compte 48 collaborateurs dans le monde. Son encours s’élève à 3 milliards d’euros à fin juin 2020.  

dnca sommes nous a la veille d'un changement de cycle ?

Pour accéder au site, cliquez ICI.