Devenir le leader de l’épargne longue en France

31/10/2022 - source : Investissement Conseils

Portée par une expertise reconnue des professionnels, la société Eres poursuit son développement sur le marché de l’épargne salariale et retraite. Elle vient aussi d’acquérir Bien Prévoir-Primaliance, notamment pour étoffer son offre immobilière. Entretien avec Mathieu Chauvin, son président.

Investissement Conseils : Eres vient d’acquérir le groupe Bienprevoir.fr-Primaliance. Pour quelles raisons ?

Mathieu ChauvinMathieu Chauvin : Historiquement, Eres, c’est l’Epargne-Retraite et l’Epargne Salariale. Mais notre ambition ne s’arrête pas à notre acronyme. Eres a vocation à devenir le leader de l’épargne longue distribuée par les meilleurs experts en France que sont les CGP et les courtiers. Notre savoir-faire en matière de placements financiers au travers des dispositifs collectifs ou individuels est reconnu, mais il nous manquait une expertise immobilière forte pour répondre aux demandes de nos partenaires qui souhaitent pouvoir accompagner leurs clients sur l’ensemble des classes d’actifs.

L’acquisition de Primaliance, la plus belle marque de distribution de parts de SCPI, d’OPCI mais aussi de SCI en assurance-vie, est un marqueur fort de cette stratégie et va nous permettre de donner accès à nos partenaires à tout le marché de la pierre-papier avec un écosystème de services à très forte valeur ajoutée. La stratégie de notre groupe, jusqu’ici concentrée sur la croissance de nos métiers traditionnels qu’est l’épargne salariale et retraite, s’en trouve renforcée et accélérée.

Pouvez-vous nous dresser un portrait d’Eres ?

Notre ADN depuis 2005, année de création d’Eres, c’est de distribuer des solutions d’épargne longue dans l’entreprise ou à titre individuel via les réseaux de CGP, courtiers et experts-comptables. Au niveau organisationnel, Eres est un groupe indépendant avec deux entités distinctes. Eres Gestion d’une part, qui est une société de gestion d’actifs (FCPE, FCP) dont l’objet est de créer des solutions d’investissement en assemblant les meilleures gestions d’actifs du marché. Nous sommes un multigérant, sélectionneur des meilleurs stratégies et fonds que nous déployons au sein des plans d’épargne, collectifs et individuels via nos structures de courtage Eres et Eres Assurances. Bien Prévoir-Primaliance rejoint donc maintenant cet ensemble. Côté chiffres, Eres compte cent collaborateurs présents sur tout le territoire, même si le pôle central est à Paris. Le groupe gère 5,5 milliards d’euros d’encours et compte vingt-cinq mille entreprises clientes, soit plus de trois cent mille bénéficiaires dans des petites entreprises comme des grands groupes, dont certains cotés. Notre activité repose à 75 % sur l’épargne salariale et à 25 % sur l’épargne-retraite assurantielle dont la croissance est très forte. Enfin, nous comptons près de six mille partenaires CGP, courtiers et experts-comptables.

C’est un réseau important, alors que le marché fait le choix de se focaliser sur ses meilleurs apporteurs d’affaires… Notre richesse, c’est la puissance de notre réseau de partenaires qui nous permet d’être présents partout en France à leurs côtés pour déployer une expertise unique sur le marché. Chaque année, nous animons deux cents réunions de formation, en présentiel ou à distance. Ce qui fait un total de trois mille personnes formées par an. Ce sont des menus de formation à la carte, avec les fondamentaux de l’épargne longue d’une part, et des modules plus ciblés d’autre part, comme ceux dédiés aux accords d’intéressement dans les PME-TPE, aux transferts de dispositifs d’épargne-retraite, au patrimoine des dirigeants, etc. Nous renouvelons régulièrement nos sujets de formation, avec un centre d’expertise sur l’ingénierie sociale et patrimoniale et sur les enjeux de l’actionnariat salarié, nous avons donné à cette équipe le nom du «Cube»avec ses multiples facettes d’expertises autour de nos métiers.

Parlons d’épargne-retraite. Que vous inspire ce marché aujourd’hui ?

La loi Pacte a tout changé, c’est une lame de fond qui structure désormais le marché. L’adoption du PER par les épargnants et la capacité des CGP et courtiers à les accompagner sur une matière complexe et à forte valeur ajoutée sont remarquables. Dans sa version individuelle, il faut reconnaître que le marché du PER est essentiellement porté par les transferts de dispositifs anciens vers cette nouvelle enveloppe, qui profite d’une souplesse bien supérieure avec la sortie en capital. Pour sécuriser le devoir de conseil de nos partenaires, nous les accompagnons dans la comparaison indispensable entre le produit d’épargne-retraite quitté, par exemple un contrat Madelin, et le nouveau PER : nous leur offrons une analyse technique, fiscale et patrimoniale unique qui leur permet de sécuriser et valoriser leur conseil Nous prenons ensuite en charge toute la logistique du transfert. Ces éléments sont un marqueur clé de notre offre. Les transferts ont dynamisé ce marché, sur lequel l’équipement de nouveaux PER est, en revanche, plus lent à se mettre en oeuvre. Pour autant, les attentes des Français en matière de retraite sont fortes, le PERin va donc continuer sa marche en avant et l’activité commerciale autour de ce produit se normaliser. La révolution Pacte, c’est aussi et surtout l’articulation du collectif et de l’individuel, de l’épargne salariale et de l’épargne-retraite et, en cela, le succès de notre offre de PER d’entreprise collectif est une grande satisfaction, car elle permet de démocratiser l’accès du PER grâce à l’entreprise et de proposer des stratégies à très forte valeur ajoutée, comme le Madelin dopé à l’abondement qui est une véritable révolution pour les travailleurs non salariés.

Quelle est votre offre sur le PER aujourd’hui ?

Dès l’automne 2019, nous avons lancé un PER individuel avec Swiss Life, assureur expert en épargne-retraite assurantielle et un Pereco avec Amundi ESR, leader de l’épargne collective. Et nous proposons, depuis l’an dernier, un second produit à nos partenaires, bâti avec Spirica, avec un service de gestion administratif plus digital et des offres financières nouvelles, comme le Private Equity et une gamme immobilière plus étoffée.

Qu’est-ce qui caractérise Eres sur un marché de l’épargne très concurrentiel ?

Nous avons la double compétence de l’épargne individuelle et collective. C’est une force de balayer tout ce champ, peu de sociétés savent le faire. La plupart de nos concurrents sont spécialisés sur l’individuel assurantiel ou sur le collectif bancaire. Chez Eres, nous sommes agnostiques au produit : notre ambition est d’aider nos partenaires à construire les meilleures stratégies pour leurs clients, selon leur contexte professionnel, patrimonial et fiscal. Avec l’acquisition de Bien Prévoir-Primaliance, nous accélérons pour devenir un acteur global, capable d’offrir des solutions complètes : collectives ou individuelles, financières ou immobilières, assurantielles, bancaires ou en détention directe ! Votre ambition pour l’avenir ? Notre vocation est de devenir l’acteur leader de l’épargne longue en France, aux côtés de nos partenaires qui sont les meilleurs experts pour déployer ces solutions complexes et fortement créatrices de valeur. Nous allons aussi développer une approche plus individuelle de l’épargne salariale, ce qui va revenir à aider les salariés à gérer leur patrimoine, notamment celui acquis via les solutions d’entreprise. C’est une attente forte des employeurs.

Que recouvre au juste la notion d’épargne longue que vous évoquez ?

Il s’agit de projeter son patrimoine, sa construction, sa gestion, sa transmission sur une longue période. Epargner long, c’est en somme avoir du temps devant soi. L’immobilier et le Private Equity, par définition peu liquides, sont adaptés à cette épargne longue. Mais au-delà du produit, c’est une démarche ambitieuse qui vise à accompagner chaque épargnant pour l’aider à construire une stratégie adaptée à sa situation personnelle et à ses projets.

La réforme des retraites annoncée aura-t-elle un impact sur votre activité ?

La réforme des retraites est un fil rouge avec lequel on vit. Qu’elle aboutisse ou pas, sa médiatisation met en lumière la problématique du financement des futures retraites, mais aussi les enjeux de partage du profit et de la valeur ajoutée dans les entreprises. C’est là un sujet de société majeur sur lequel notre expertise est reconnue. Notre mission c’est d’aider nos clients entreprises à associer leurs salariés à la performance collective, via notamment les dispositifs d’intéressement, participation, mais aussi de participation au capital de l’entreprise pour que chacun devienne vraiment entrepreneur au sein d’un projet collectif. Dans le contexte actuel, il faut bien voir que l’épargne salariale répond aux enjeux du pouvoir d’achat, en permettant de verser des sommes ponctuelles non fiscalisées, comme une participation ou abondement sur un PEE, plutôt qu’octroyer des augmentations de salaire à effet cliquet. Le package épargne salariale/actionnariat salarié est désormais un outil de fidélisation des collaborateurs dans une entreprise, mais aussi un argument pour le recrutement. Tous ces outils font partie de la problématique retraite, au même titre que l’épargne-retraite stricto sensu via le PER. Sur ce terrain, il faut espérer que le législateur saura tenir dans la durée l’ambition très forte qui avait été affirmée dans la loi Pacte.