Ecofi - Le mensuel. Une histoire sans fin... ?

06/03/2023 - source : Patrimoine 24

Après un mois de janvier exceptionnel, les marchés sont devenus cyclothymiques, escomptant pour l’économie tantôt un « atterrissage en douceur » (soft landing), tantôt un « atterrissage en catastrophe » (hard landing) ou même pas d’atterrissage du tout (no landing)... Les actifs risqués avancent en ordre dispersé, tandis que les rendements souverains se sont tendus. 

Florent WABONT économiste chez EcofiFlorent WABONT, Economiste chez EcofiAux Etats-Unis, la désinflation perd en intensité. Les indices de prix totaux et cœur (hors énergie et alimentation) ont progressé respectivement de 6,4 % et 5,6 % sur un an en janvier, après 6,5 % et 5,7 % en décembre. Les pressions sur la catégorie des biens s’atténuent de nouveau, tandis que celles des services avec et sans immobilier sont encore très prégnantes. Notons toutefois une divergence entre les indices CPI (Consumer Price Index), commentés ci-dessus, et l’indice des prix PCE (Personal Consumption Expenditures). Ce dernier est calculé à partir des comptes nationaux et représente la mesure d’inflation surveillée par la Fed. Il diffère également quant aux poids alloués à chacune des catégories, notamment l’immobilier, plus présente au sein du CPI. Historiquement, ces deux indicateurs évoluent de manière relativement similaire. C’est un peu moins le cas depuis la pandémie, et a fortiori en janvier où le PCE cœur est passé de 4,6 % à 4,7 %.

Sur le vieux continent, des signaux encourageants s’observent sur l’inflation totale au Royaume-Uni et en zone Euro. L’inflation sous-jacente s’y accroche néanmoins, avec des progressions comprises entre 5 et 6 % sur un an en janvier, portées tout particulièrement par l’alimentation et les services.

Les surprises économiques du mois concernent aussi bien la « hard data » (emploi, consommation…) que la « soft data » (enquêtes…). En janvier, l’économie américaine a enregistré 517 000 créations nettes d’emplois non agricoles (vs ~200 000 anticipées par le consensus). Dans le même temps, les ventes au détail cœur ajustées de l’inflation ont progressé de 1,3%. Les données d’enquêtes se sont également appréciées, à l’instar de la confiance des entreprises du secteur des services, ou de celle des consommateurs, entretenant l’idée d’un cycle qui n’a pas dit son dernier mot. La dégradation des nouvelles commandes du secteur manufacturier contraste en revanche le tableau. Nous maintenons notre prévision de non-récession en 2023, couplée à une inflation « persistante » aux alentours de 3,5 %.

Les statistiques européennes sont moins satisfaisantes, à l’image de la nette contraction du PIB britannique en décembre, la révision en baisse de l’activité en Allemagne ainsi que la dégradation des ventes au détail en zone Euro. Mentionnons toutefois le rebond de la confiance des entreprises et du sentiment économique en février, dans le prolongement de la baisse des prix de l’énergie et de la réouverture en Chine. Bien que ce scénario soit de moins en moins consensuel, nous anticipons toujours une récession en 2023, avec là aussi une inflation qui s’accroche insidieusement.

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