Edmond de Rothschild AM - Flash marchés : Renforcement des tensions géopolitiques

27/02/2023 - source : Patrimoine 24

Par discours interposés, Joe Biden puis Vladimir Poutine se sont rejetés la responsabilité du conflit en Ukraine. La Russie a décidé de suspendre sa participation au traité sur la non-prolifération des armes atomiques (Start).

Si les facteurs externes de l’inflation (l’énergie et les difficultés d’approvisionnement) continuent de se replier, l’inflation « cœur » se montre plus persistante, en particulier en zone euro où elle continue d’accélérer. Nous augmentons d’un cran notre prudence sur les actifs risqués au profit du monétaire et conservons une vue constructive sur les obligations d’entreprises et neutre sur la duration.

Les tensions géopolitiques se sont encore renforcées au cours de la semaine à l’approche de la date d’anniversaire du conflit entre la Russie et l’Ukraine, soutenant l’appréciation du dollar. Par discours interposés, Joe Biden puis Vladimir Poutine se sont rejetés la responsabilité du conflit en Ukraine. La Russie a décidé de suspendre sa participation au traité sur la non-prolifération des armes atomiques (Start). La Chine, tout en rappelant son soutien indéfectible à la Russie, a appelé à des négociations pour éviter un embrasement international du conflit. L’Assemblée générale de l’ONU a voté une résolution non contraignante, à 141 voix favorables (7 contre, 32 abstentions dont la Chine et l’Inde), réaffirmant l’intégrité territoriale de l’Ukraine et enjoignant la Russie au retrait de ses forces militaires.

Le secteur immobilier subit le contrecoup du resserrement monétaire. En Europe, c’est l’activité de construction qui se replie de 2.5% en décembre. Aux Etats-Unis, les ventes de logements existants ont baissé de 40% depuis leur plus haut de janvier 2021 entraînant les prix des logements à la baisse (-3.6% depuis leur plus haut de juin 2022).

Les indicateurs d’activité PMI repassent en territoire d’expansion aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, tirés par un rebond dans les services, tandis que le secteur manufacturier reste en territoire de contraction, les nouvelles commandes étant toujours mal orientées. En Europe, la confiance des consommateurs mesurée par la Commission européenne continue son rebond en février mais reste cependant sur des niveaux très dégradés.

Si les facteurs externes de l’inflation (l’énergie et les difficultés d’approvisionnement) continuent de se replier, l’inflation « cœur » se montre plus persistante, en particulier en zone euro où elle continue d’accélérer. Tant que le marché de l’emploi reste vigoureux, le risque d’une boucle inflation salaire pousse les banques centrales à maintenir leur politique monétaire restrictive. Isabel Schnabel à la BCE et les Minutes du FOMC de la Fed ont rappelé qu’ils n’ont pas terminé leur cycle de resserrement des taux directeurs et restent très attentifs à la trajectoire du noyau dur de l’inflation. D’autant plus, si l’activité économique reste dynamique grâce aux soutiens budgétaires ou à la réouverture de l’économie chinoise.

Le futur gouverneur de la banque centrale du Japon, Kazuo Ueda, qui devrait prendre ses fonctions en avril prochain, devrait inscrire la future politique monétaire du Japon dans la continuité de celle menée par son prédécesseur, Kuroda. Il affirmait devant les parlementaires « qu'il est nécessaire que la Banque poursuive l'assouplissement monétaire pour soutenir fermement l'économie et créer un environnement économique permettant aux entreprises d'augmenter les salaires ».

Devant la résilience de la conjoncture des économies avancées et devant la persistance de l’inflation, faisant craindre une nouvelle vague de hausse des prix, la révision mécanique du taux terminal compresse davantage les primes de risque, laissant peu de marges en termes d’attente de bénéfices. La récente force des chiffres de croissance et d’inflation salariale nous invite donc à augmenter d’un cran notre prudence sur les actifs risqués au profit du monétaire. Sa rémunération s’avère aujourd’hui suffisamment élevée pour patienter dans l’attente de nouvelles données avant de réévaluer notre position sur les actions et le crédit. Nous conservons une vue constructive sur les obligations d’entreprises et neutre sur la duration. Sur les taux gouvernementaux, nous préférons l’obligataire de la zone euro à celui des États-Unis.

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