Eleva Capital diversifie ses activités

26/05/2023 - source : Investissement Conseils

Après avoir élargi son offre aux Small et Mid-Caps, la gestion obligataire et l’impact, Eleva Capital franchit un nouveau cap dans l’accroissement de sa gamme de solutions en lançant deux fonds diversifiés et une structure de conception de produits structurés.Explications avec Cyril Hourdry, son directeur distribution France.

Eleva Capital diversifie ses activités 01Investissement Conseils : Où en est Eleva Capital dans sa volonté de devenir un acteur multi-classes d’actifs ?Cyril Hourdry : Alors qu’Eleva reposait sur trois stratégies – deux fonds actions long-only (Eleva Euroland Selection et Eleva European Selection) et un fonds long-short (Eleva Absolute Return Europe) –, la société est entrée, depuis 2017, dans un processus d’élargissement de sa gamme pour pouvoir répondre à l’ensemble des besoins des investisseurs. Cela a tout d’abord été le cas sur les petites et moyennes capitalisations, avec le recrutement de l’équipe dirigée par Diane Bruno qui a conduit à la création du fonds Eleva Leaders Small & Mid Cap Europe. En 2020, nous ont rejoint Sonia Fasolo et Matthieu Détroyat pour développer une gestion à impact, ce qui s’est matérialisé avec la création d’un fonds actions long-only, Eleva Sustainable Impact Europe. Notre gamme comprend également deux fonds obligataires lancés en 2020 également : Eleva Global Bonds Opportunities et Eleva Euro Bonds Strategies. Plus récemment, en décembre, nous avons créé notre premier fonds diversifié, Eleva European Multi Opportunities, qui s’appuie, notamment, sur l’expertise d’Eric Bendahan, notre fondateur et gérant actions européennes, qui a créé le fonds Axa Optimal Income au milieu des années 2000. Un fonds global devrait également être lancé. Ces fonds diversifiés complétant notre offre se distingueront par une grande mobilité dans l’allocation d’actifs, à l’image de ce que nous pratiquons déjà sur nos fonds historiques. Par exemple, l’exposition nette du fonds longshort varie rapidement:de 32 % début janvier, nous sommes descendus à 17 % fin avril. De même, le fonds actions était fortement exposé aux valeurs cycliques en janvier dernier à 70 %, mais est redescendu à 38 % fin avril sur la poche long.Au final, nous disposons d’une gamme de solutions aux couples rendements-risques complémentaires. Par exemple, Eleva Absolute Return Europe correspond bien à la clientèle patrimoniale qui a été refroidie par la volatilité des actions et qui, dans le cadre d’une gestion patrimoniale de long terme, apprécie ce type de solution capable de délivrer une performance annualisée de 4 à 5 % sur un horizon d’investissement de cinq à dix ans. Enfin, nous avons également lancé une filiale, Eleva Solutions, dédiée à la conception et à la distribution de produits structurés. Cette structure dispose du statut d’agent lié PSI (prestataire de services d’investissement) à l’Orias.

Pourquoi avez-vous décidé d’élargir vos activités à la conception de produits structurés ?Il s’agissait de répondre aux besoins de nos clients, mais aussi d’un bon relais de croissance pour développer notre structure et la diversifier. Or les produits structurés représentent une part de plus en plus importante dans les allocations, autour de 20 % désormais. Pour cela, nous avons bâti une équipe de quatre personnes autour de Thomas Dumesnil, ancien responsable du développement des produits structurés pour la clientèle d’institutionnels de Société générale au Benelux. Notre objectif est d’en faire une plate-forme indépendante à dimension européenne s’appuyant sur nos expertises de stock-picking. Parallèlement, notre offre sera complétée par la conception de produits dédiés, en bâtissant des solutions répondant aux convictions de nos partenaires, quel que soit le sous-jacent. Si de premiers produits ont déjà été émis, notamment pour la clientèle du Benelux, cette offre sera totalement finalisée, d’ici septembre prochain pour nos partenaires CGP.

Pourriez-vous nous présenter votre approche en matière de gestion flexible ?La méthodologie de gestion repose sur l’Eleva Capital Index en appui de la construction de nos portefeuilles. En effet, nous sommes convaincus que la gestion fondamentale traditionnelle ne peut être pratiquée sans analyser la macro. Cet indice propriétaire, qui est un composite d’indicateurs avancés, a été créé pour aider à anticiper la performance relative des valeurs cycliques au sein d’un indice européen, avec une avance de deux mois sur les variations du cycle boursier. Ce recul par rapport au contexte macro permet ainsi aux équipes de gestion d’anticiper les points d’inflexion cycliques et de style.Géré par Eric Bendahan pour la poche actions et Laurent Pommier pour la poche obligataire, l’objectif du fonds Eleva European Multi Opportunities est de réaliser une performance positive sur cinq ans, avec un objectif interne de volatilité comprise entre 7 et 12 %. Pour cela, le fonds dispose d’une large marge de manœuvre, avec des fourchettes d’investissement allant de 0 à 100 % pour les actions et les obligations.Prochainement, nous devrions lancer un fonds similaire, mais avec un univers d’investissement international, Eleva Global Multi Opportunities. Ce lancement correspond au recrutement de Fabrice Théveneau, spécialiste des actions internationales. Un spécialiste de l’allocation d’actifs internationale nous rejoindra cet été également.

Quelle est la dynamique de collecte d’Eleva Capital depuis le début de l’année ?L’année 2022 n’a pas été évidente : elle a été la première année de décollecte, alors que nous avions connu une forte croissance depuis notre création. 2023 s’avère plus porteuse. En effet, les marchés actions, soutenus par les bons résultats des entreprises, sont élevés. Néanmoins, la macroéconomie est pénalisante. La clientèle d’investisseurs institutionnels reprend du risque dans ses portefeuilles en souscrivant au sein de nos fonds actions historiques, mais aussi de façon partielle via notre fonds longshort. Nous avons beaucoup été sollicités de la part de gérants sous mandat, qui souhaitent construire des offres durables, plus spécifiquement autour de notre fonds Eleva Sustainable Impact Europe car beaucoup de fonds article 9 SFDR se sont déclassés.

En quoi se distingue ce fonds par rapport à ses concurrents ?Contrairement à d’autres véhicules d’investissement, il n’est pas uniquement constitué de valeurs de croissance, mais il allie également des titres value, des valeurs cycliques et défensives. 73 % du chiffre d’affaires des entreprises présentes en portefeuille répond aux objectifs de développement durable (ODD) de l’Onu, avec six thématiques d’investissement, trois environnementales et trois sociales (inclusion sociale, santé et bien-être, Tech for Good, climat, eau et les ressources naturelles et Green Cities). Nous sommes en effet convaincus que la transition environnementale doit être précédée d’une transition sociétale. Le fonds se distingue également par une poche de microcapitalisations qui ont un fort impact systémique. Pour chaque euro investi, nous sommes capables de déterminer son impact.Nous regrettons que peu de conseillers en gestion de patrimoine portent de l’intérêt à ces sujets, car il y a de belles histoires à raconter et qu’il existe une forte demande de la part des jeunes générations et des chefs d’entreprises qui sont constamment confrontés à ces questions, notamment sociales. La guerre en Ukraine a également détourné les investisseurs de ces thèmes pour davantage les orienter vers ceux de l’inflation et des matières premières.

Un mot sur vos encours et votre développement auprès des cabinets de gestion de patrimoine ?A fin avril dernier, Eleva Capital disposait de 10,2 milliards d’euros sous gestion (dont 4,8 milliards d’euros sur Eleva European Selection, 3,8 milliards d’euros sur Eleva Absolute Return et 1,1 milliard sur Eleva Euroland Selection) et d’une équipe de quarante-sept personnes, dont seize gérants et analystes. Environ 37 % de nos encours sont gérés pour le compte d’investisseurs français.Alors que nous avons investi le marché il y a seulement quatre ans, les conseillers en gestion de patrimoine représentent 570 millions d’euros d’encours, dont 70 millions d’euros collectés l’an passé. Nous sommes présents sur ce marché dans la durée, avec une équipe commerciale de trois personnes (Stanislas de Saint-Blanquat, Charles Herman et moi), une gamme large et la volonté de leur apporter le maximum de services dans la construction de leurs allocations.