Entretien avec Mathilde POULMARCH

13/01/2023 - source : Patrimoine 24

Ne manquez pas notre entretien avec Mathilde POULMARCH, Responsable Relations Partenaires Distribution, France, Monaco, Belgique, Luxembourg d’Edmond de Rothschild AM.

Poulmarch Mathilde 1 BD 0021) Quels ont été les faits marquants de l'année 2022 pour Credit Mutuel AM ?

L’innovation est restée au cœur de notre proposition de valeur en 2022. Nous avons lancé en mai dernier un nouveau fonds obligataire à échéance, EdR SICAV Millesima World 2028. Pionnier des fonds à échéance en France avec le lancement de 10 fonds ouverts de ce type depuis 2008 collectant plus de deux milliards d’euros, Edmond de Rothschild Asset Management propose une gestion de convictions sur le marché des obligations d’entreprises. Elle s’illustre notamment par la qualité de son processus de sélection. Particulièrement adapté au contexte de marché, il dépasse désormais les 100 millions d’euros d’encours.

En fin d’année, nous avons également lancé une stratégie actions européennes novatrice baptisée EdR SICAV European Smaller Companies. Nous avons recruté une gérante très expérimentée sur la classe d'actifs répondant aux besoins spécifiques des clients.

Concernant la performance de nos fonds, elle a particulièrement bien résisté en 2022. Plusieurs stratégies actions se démarquent par leurs performances (comme EdRF Big Data, EdRF Healthcare, EdRF Human Capital et EdRF US Value). Quant à EdRF Bond Allocation, le fonds a largement dépassé son indice de référence malgré sa performance négative et le contexte de hausse des taux et d'extrême volatilité des actifs risqués.

Sur le front des recrutements, Nayir Hamiche a rejoint l’équipe commerciale Distribution et Partenariats en juin. Il a la responsabilité de développer l’activité commerciale dans l’Est de la France et en Ile-de-France (conjointement avec les autres membres de l’équipe).

L’ensemble de l’équipe Distribution et Partenariats s’est mobilisée tout au long de l’année pour répondre à toutes les questions de nos clients sur l’impact des événements géopolitiques et macroéconomiques sur les investissements. Grâce à des contacts très réguliers et une forte présence sur le terrain, nous leurs apportons nos meilleurs conseils pour leur permettre de traverser les périodes de turbulence. Nous continuerons à être à leur écoute pour les accompagner dans leurs choix d’investissement en 2023.

2) Quels sont vos principaux projets, vos principales ambitions en terme de produits et de services à échéance 6 mois ?

En 2023, nous mettrons toujours en avant EdR SICAV Millesima World 2028, ouvert à la commercialisation jusqu’à fin mai. Ce fonds obligataire à échéance constitue une réelle opportunité d’investissement.

Nous continuerons de parler à nos clients de thématiques structurelles pour une gestion patrimoniale, de ces tendances qui façonneront les prochaines décennies :

- L’exploitation de la donnée dans tous les secteurs de l’économie (EdRF Big Data) ;

- la santé, portée par l’innovation et l’élargissement de la couverture de santé de la population mondiale (EdRF Healthcare) ;

- ou encore la thématique du capital humain (EdRF Human Capital), un enjeu majeur pour une croissance durable dans le monde actuel.

Nous souhaitons également apporter à nos clients une réponse à la hausse des taux, avec EdRF Bond Allocation, un fonds obligataire flexible et opportuniste tout terrain, de niveau de risque 3.

3) Qu’en est-il de l’ISR ?

Chez Edmond de Rothschild, l’investissement responsable s’inscrit dans l’ADN de notre gestion : indépendante, active, fondamentale et de conviction. Gage de meilleure gestion des risques mais également créatrice de valeur sur le long terme, cette expertise reflète les valeurs de la famille Rothschild. Notre approche consiste à offrir des placements performants dans le domaine des actifs liquides et illiquides, tout en soutenant le développement d’entreprises vertueuses.

Une équipe dédiée à l’ISR s’est constituée dès 2007, avec à la clé la labellisation d’un 1er fonds deux ans plus tard. Nous avons développé depuis plus de 10 ans un modèle propriétaire d’analyse ESG, EdR BUILD (Bold, Universal, Impact, Long Term, Differentiation). Il permet à l’équipe Investissement Responsable d’exprimer ses convictions extra financières, indépendamment des bases de données externes. Il se traduit par une méthodologie détaillée - plus d’une quarantaine de critères sont analysés - et équilibrée concernant les trois piliers (E, S et G), et intégrant des indicateurs propriétaires.

Multipliée par quatre depuis 2019, notre gamme de fonds labellisés ISR couvre l’ensemble de nos expertises de gestion, actions et obligations, à l’image de EdR SICAV Euro Sustainable Equity et EdR SICAV Euro Sustainable Credit, des thématiques comme la santé (EdR Fund Healthcare), le capital humain (EdR Fund Human Capital) et l’engagement (EdR SICAV Tricolore Rendement).

Quels que soient les investissements, nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir d’investissement responsable sans rentabilité financière.

4) Quelle est votre analyse de la situation actuelle des marchés financiers ?

Si nous anticipons bien un mouvement de désinflation au cours des deux prochaines années, reconnaissons que pour l’heure il ne s’agit que d’une désinflation temporaire aux Etats-Unis. Il ne sera pas nécessairement en ligne droite. C’est pourtant sans aucun doute la tendance de fond qui selon nous donnera une direction aux marchés en 2023. Si, sous le coup de l’inflation, la croissance a plié en 2022, elle est loin d’avoir rompu. Les profits des entreprises cotées ont ainsi été bien plus solides que prévu jusqu’ici et notamment en Europe, ce qui a été remarquable vu le contexte. Nous anticipons une récession légère aux Etats-Unis et plus significative en Europe avec des marges des entreprises en déclin. Autrement dit, nous anticipons un recul des profits en 2023. Quant à la liquidité, elle constitue le véritable point noir. Sa dégradation nous invite à rechercher des protections dès que leur coût se réduit.

Les actions suscitent globalement ni pessimisme ni enthousiasme. Dans un contexte de stabilisation de la politique américaine et de probable normalisation de la politique économique chinoise après une période très difficile qui a fait plonger la croissance, nous estimons que les actions émergentes, après une longue période de contreperformance, affichent le plus fort potentiel de rebond. Les actions américaines, dans une moindre mesure, devraient tirer leur épingle du jeu. Quant aux actions européennes, qui ont résisté beaucoup mieux que prévu rétrospectivement, au regard des dommages subis par l’Europe en 2022, elles peuvent à nouveau surprendre positivement, ce qui rend la classe d’actifs incontournable dans les portefeuilles. Ca n’est pas tant l’allocation géographique qui selon nous fera la différence, ni même le style (entre la croissance et la value) mais la recherche d’entreprises profitables, pas trop endettées et en situation financière de se livrer à des acquisitions. La thématique de la santé devrait continuer à surperformer, le secteur à la valorisation attractive ayant une croissance structurelle et étant peu sensible aux aléas du cycle. La révolution du Big Data et la poursuite de la diffusion de son usage au sein des différents secteurs de l’économie continuent à offrir de belles opportunités. Enfin, dans un contexte où le rapport au travail subit de profondes évolutions, nous sommes persuadés que les entreprises vont structurellement intensifier leurs investissements dans le capital humain.

Concernant les marchés obligataires, on retrouve déjà sur certains d’entre eux des rendements proches ou dépassant l’hypothèse normative de performance des marchés d‘actions à long terme (autour de 7% par an). La volatilité implicite des emprunts d’Etat est historiquement élevée tandis que celle des marchés d’actions ne l’est pas alors qu’il est entendu que nous sommes proches d’une récession. Tout ceci porte la marque d’une défiance élevée des investisseurs vis-à-vis des marchés obligataires, ce qui ne constitue pas une surprise après l’année écoulée. Cette tendance n’en constitue pas moins une opportunité. Sans aucun doute, notre confiance dans le mouvement de désinflation conduit à plus de visibilité sur le potentiel du marché obligataire, d’autant plus que les rendements se sont reconstitués. Outre le portage, au plus haut depuis des années, le risque de moins-value en capital semble bien plus limité sur les maturités intermédiaires et plus longues.

edmond de rothschild

 

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