Fidelity International - Chine : le parfum de la reprise ?

02/05/2024 - source : Patrimoine 24

L'année 2024 serait-elle celle du redémarrage pour l'économie chinoise ? Avec une croissance de 5,4 % au premier trimestre (qui a dépassé les attentes), la situation semble enfin s'améliorer en Chine. Alors que le pays s'adapte aux sanctions commerciales avec l'Occident et que les entreprises tendent à adopter des modèles économiques plus stratégiques, les autorités politiques, monétaires et réglementaires agissent, enfin, de concert pour stimuler l'économie et relancer la demande domestique. Si certains défis (déflation, démographie…) restent des enjeux majeurs pour l'empire du Milieu, l'action des gouvernements (central et locaux) se fait désormais sentir même si, dans certains domaines, il convient encore donner du temps au temps.

Entreprises : des performances en demi-teinte

En ligne avec les attentes, les résultats annuels ont fait ressortir une croissance à un chiffre - voire moins - des bénéfices des sociétés. Au regard de celle du PIB chinois (5,3 %) au premier trimestre - qui a dépassé le consensus -, c'est faible mais cela tient à l'environnement déflationniste qui constitue l'un des défis majeurs des entreprises en Chine. Néanmoins, il y a eu des développements réglementaires positifs de nature à améliorer le rendement des marchés actions. À l'instar d'une nouvelle série de projets présentée par la Commission chinoise de régulation des valeurs mobilières (CSRC) axés sur la réglementation, le développement de marchés de capitaux sains et, in fine, le rendement pour les actionnaires. Concernant les actions de type A, par exemple, l'instance cherche à augmenter les dividendes versés et à encourager les rachats d'actions.

Un cadre macroéconomique moins flou

D'un point de vue macroéconomique, il y a tout lieu de penser que, si elle restera inférieure à l'objectif à moyen terme, l'inflation connaisse un rebond grâce à une reprise de la demande intérieure. Parallèlement, en mars sur un an, les investissements en immobilisations ont augmenté de 4,5 % tandis que le taux de chômage a reculé à 5,2 %. En revanche, les ventes au détail ont été inférieures aux prévisions (+3,1 %), tout comme la production industrielle (+4,5 % contre +6,0 % estimés). L'investissement immobilier a, quant à lui, chuté de 9,5 %. Cependant, la Banque populaire de Chine (PBoC) a abaissé ses deux taux de référence et devrait prendre des mesures supplémentaires vers la fin de l'année pour stimuler l'économie et atténuer la faiblesse du renminbi. Cet assouplissement s'est, par ailleurs, conjugué à des mesures de relance budgétaire. Plus globalement, si l'immobilier continue de peser sur l'économie, d'autres secteurs, tels que la consommation intérieure, le tourisme et les services, contribuent à équilibrer le tableau général. Dans l'immobilier, les entreprises publiques s'en sortent mieux que les autres étant donné les liquidités dont elles disposent. En outre, les acteurs du secteur ont commencé à plancher sur un modèle opérationnel plus viable (moindre effet de levier, meilleure efficacité opérationnelle…), laissant à penser qu'après restructuration, des leaders plus résilients pourraient ainsi émerger.

Immobilier : le bas du cycle n'est plus très loin

Au regard d'un processus normal de restructuration, les problèmes du secteur immobilier pourraient être amenés à se résorber dans un horizon de trois, cinq, voire sept ans. Toutefois, ce délai dépend aussi des actifs sous-jacents des sociétés immobilières. Au-delà, le prix de l'immobilier qui est l'indicateur avancé le plus important reste en baisse. Du reste, l'ampleur de la chute tend à se tarir. Alors qu'à leur apogée en 2021, les ventes de biens étaient à 18 000 milliards de yuans, elles sont tombées à 13 000 milliards en 2022 puis à 11 000 milliards l'an dernier, laissant à penser que le bas cycle n'est plus très loin. Les prix pourraient ainsi se stabiliser dès cette année, d'abord dans les villes Tier-1 avant de se généraliser à d'autres régions.

Les effets des sanctions commerciales

Les sanctions européennes et américaines mettent en évidence l'importance de la consommation intérieure pour Pékin. Le remplacement des marques étrangères par des marques nationales est, à ce titre, une évolution intéressante, synonyme d'une résilience nationale. Par ailleurs, au-delà des technologies vertes, l'économie chinoise compte aussi une certaine avance dans des segments clés comme l'IA ou le stockage de l'énergie (batteries). Une position stratégique qui lui permettra, à terme, de s'insérer dans différentes parties des chaînes de valeur, ce qui soutiendra les opportunités de croissance. Néanmoins, un équilibre est toujours nécessaire et, sachant que leur capacité de production est historiquement dédiée à la demande mondiale, les entreprises chinoises ne peuvent pas se tourner uniquement sur leur marché domestique. De fait, en réponse aux sanctions, certaines entreprises délocalisent (Europe de l'Est, Mexique, Asie du Sud-Est) ou privilégient la production de composants individuels par rapport aux produits finis, ce qui favorisera une meilleure intégration dans les chaînes d'approvisionnement mondiales.

Le défi démographique

La baisse de la démographie reste un défi pour la Chine. Pour y répondre, le gouvernement a modifié l'orientation de certaines politiques ces dernières années (fin de la politique de l'enfant unique) afin d'augmenter le taux de natalité. La recherche de la prospérité commune reste au centre des préoccupations, avec des subventions pour les foyers à faibles revenus et la volonté de constituer une classe moyenne plus importante. Plus concrètement, le vieillissement de la population se traduit aussi par une baisse des recettes perçues auprès des particuliers : sur une population de 1,4 milliard d'habitants, seuls 306 millions de personnes paient actuellement des impôts. Dans ce contexte, les autorités ont donc pour objectif d'encourager les couples à avoir plus d'enfants. Parallèlement, l'évolution des prix de l'immobilier - qui ont été jusqu'alors un frein à l'essor des familles nombreuses - devrait aussi participer au rebond de la natalité.

Quels catalyseurs pour les investisseurs étrangers ?

Dans le contexte actuel, les investisseurs étrangers doivent surveiller les signes d'un regain de confiance des consommateurs. Mais, jusqu'ici la politique (centrale ou locale) reste centrée sur l'offre, favorisant davantage les activités qui génèrent des biens plutôt que celles qui les consomment. Par ailleurs, le contexte géopolitique est aussi essentiel. Or, l'amélioration récente du dialogue entre la Chine et les parties prenantes contribue à apaiser les tensions, ce qui pourrait se traduire par un regain d'intérêt des investisseurs étrangers. Malgré le contexte actuel, la Chine reste un marché intéressant et investissable, en particulier du point de vue de la valorisation et, a fortiori, dans la perspective où certaines entreprises locales sont promises à devenir des acteurs mondiaux dans les cinq à dix prochaines années. 

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