Vontobel - Un méchant pour tirer le meilleur de vous-même

06/10/2021 - source : Patrimoine 24

Dans les films de James Bond, la vie est assez simple. Il y a le gentil, dont le parcours regorge de pièges et embûches semés par Dr No, Goldfinger ou Requin. Le héros finit par triompher dans la gloire et sous le regard admiratif de Miss Moneypenny. Le dernier James Bond de Daniel Craig permet une nouvelle fois de s’immerger dans cette réalité virtuelle : on y voit à quel point un méchant à l’ancienne peut parfois tirer le meilleur de nous-mêmes.

Cela étant, les choses sont plutôt sombres sur la scène mondiale. Sommes-nous à la veille d’une nouvelle guerre froide ? La constitution surprise du pacte militaire entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis envoie un signal fort à Pékin : l’«occident» reste vigilant dans la zone indopacifique. L’accord passé prévoit ainsi que Washington et Londres fourniront au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra.

Les bras de fer extérieurs s’accompagnent parfois d’un durcissement à l’intérieur. Le parti communiste chinois a ainsi raffermi son emprise sur le secteur du divertissementet sur les entreprises. L’annonce de l’interdiction imminente des transactions en crypto-monnaies et de l’extraction d’actifs numériques a précédé un important tour de vis sur les divertissements. En quelques jours, certains des plus grands fan-clubs de célébrités du pays ont ainsi disparu de l’Internet du pays. Les dessins animés et les émissions TV pour enfants seront interdits si leur contenu est jugé trop explicite ou violent.

Conçue pour limiter l’endettement excessif des entreprises, la politique chinoise des « trois lignes rouges » a, en outre, fait chuter l’un des géants immobiliers du pays et provoqué une onde de choc mondiale. Si les difficultés du groupe immobilier Evergrande devaient être bien gérés et ne constituer finalement qu’un événement national isolé, elles nous rappellent toutefois à quel point un « moment Lehman Brothers » chinois semble possible.

Les marchés craignent l’inflation, je crains la stagflation

La peur de l’inflation augmente sur les marchés financiers. Le pic d’inflation observé lors de la réouverture des économies après les confinements de la pandémie s’est avéré beaucoup moins temporaire que prévu. Au vu des goulets d’étranglement logistiques mondiaux, l’inflation devraient rester élevée dans les mois à venir. Les tarifs de fret par conteneurs ont plus que quadruplé par rapport à avant la pandémie. Cette hausse des frais est répercutée sur les consommateurs. L’anticipation d’une hausse des taux d’intérêt entraîne une hausse des rendements obligataires.

Face au ralentissement prononcé de l’élan économique, je crains que la situation ne se détériore et n’aboutisse à une stagflation avec une économie stagnante et une inflation élevée persistante. En quoi cela impacte-t-il notre stratégie d’investissement ?

La situation actuelle « post-pic » ne modifie pas notre position neutre sur les actions. Historiquement, les performances des actions ne sont pas négatives sur 12 mois dans de telles circonstances. Mais nous préférons les actions américaines aux européennes. Les marchés boursiers US négocient plus de titres technologiques de croissance que l’Europe, plus orientée sur les titres financiers et énergétiques. Pour les titres obligataires, nous continuons de voir des opportunités sur les marchés émergents.

Pour revenir à la dialectique héros/méchant, mettons-nous un instant dans la peau des gentils réussissant à traiter avec les escrocs de Bond comme Alec Trevelyan, qui tente de mettre à bas l’économie mondiale dans GoldenEye. Après ce petit exercice psychotonique, espérons que vous resterez investis dans le monde réel. Après tout, le temps passé sur le marché – l’investissement à long terme – est plus important que le timing – pour savoir quand y entrer ou en sortir.

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Par Dan Scott, Chief Investment Officer, Head of Impact & Thematics

 

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